vendredi 19 novembre 2010

Connaissez-vous Louis Riel ?

Il y a 125 ans, le 16 novembre 1885, le gouvernement canadien faisait pendre Louis Riel. Aujourd'hui, pourtant, sa statue se trouve sur la colline du Parlement à Ottawa.

Louis, avant Louis Riel
Louis Riel est né en 1844 dans la colonie de la rivière Rouge, connue aujourd’hui comme la province du Manitoba. Son père était un chef métis* et sa mère, une Canadienne française. Il a fait ses études à Montréal pour devenir prêtre, mais les abandonne.

La Rébellion menée par Louis Riel en 1869 est la première crise d'importance que dut affronter le nouveau gouvernement canadien après la création de la Confédération canadienne en 1867.

La rébellion
Quand le Canada décide d’acheter le territoire appelé La Terre de Rupert, la colonie de la rivière Rouge, dont les terres s’y trouvent, a peur pour sa gestion. Le gouvernement canadien avait décidé d’utiliser ces terres sans consulter la population, sans considérer l’organisation des terres des Métis (principalement francophones) et en enlevant les terres des Métis.

Riel, à la tête des Métis, met sur pied un petit gouvernement pour négocier. Les actions de ce groupe, aussi appelé La rébellion de la rivière Rouge, aboutirent à la constitution de la province du Manitoba en 1870. Deux mouvements de résistante s’organisent dans le but de protéger les droits et la culture des Métis, un entre 1869 et 1870 et le deuxième, en 1884. En raison de la mort d’un des représentants du Canada anglais, Thomas Scott, Louis Riel est forcé de partir en exil au Québec, puis aux États-Unis.
Pendant l’exil
Parce qu’il n’y a pas d’amnistie et parce que ses partisans sont agressés par le gouvernement, Louis Riel décide de s’exiler volontairement. Il commence son entrée dans la vie politique, malgré le mandat d’arrêt lancé contre lui. Pendant ces années, il sera tout de même élu député à Ottawa à plus d’une reprise (comme candidat indépendant), mais n’occupera jamais son siège, car sa demande d’amnistie n’aboutit pas. Pendant tout son exil, les Québécois sont favorables à Riel.

C’est en exil que son état mental se détériore. Il vit entre Québec, l’État de New York, puis s’installe pendant un moment dans le Montana, aux États-Unis.

La deuxième rébellion
En 1884, Riel se trouve en Saskatchewan. C’est le début de la deuxième révolte, nommée La rébellion du Nord-Ouest. Riel représente les Métis de là-bas auprès du gouvernement canadien, pour les aider à protéger leurs terres. La situation dégénère en une confrontation armée qui sera connue comme la Rébellion du Nord-Ouest.

Le 9 mai 1885, à Batoche, près de 300 Métis menés par Louis Riel et par Gabriel Dumont affrontent 8000 hommes envoyés par le gouvernement du Canada. Le 12 mai, tout est fini. Riel est arrêté. Il aura un procès qui durera cinq jours. Après 30 minutes de délibérations, le jury le déclare coupable, mais demande la clémence de la Cour. Le juge condamne Riel à mort. Des milliers de lettres de Canadiens français sont envoyés au gouvernement canadien pour demander que sa peine soit modifiée. Le premier ministre canadien conservateur John A. Macdonald refuse, et Riel est pendu le 16 novembre 1885.

L’après Riel
Par la suite, le gouvernement canadien répondra aux demandes des Métis de la Saskatchewan, qui deviendra une province canadienne en 1905. Après la mort de Riel, les Québécois décideront de ne plus élire le parti conservateur pendant un long moment.
Depuis peu, la mémoire de Riel est réhabilitée. Il est aujourd’hui considéré comme le père du Manitoba. Dans cette province, le 18 février est la journée Louis-Riel.


* Au Canada, le terme Métis désigne les personnes descendant à la fois des Européens et des Amérindiens. Le peuple métis est un des trois peuples autochtones du Canada (avec les Amérindiens et les Inuits). Les Métis ont un gouvernement et ont des droits particuliers.

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