mardi 23 août 2011

Le développement durable au Québec



En avril 2006, le gouvernement du Québec adoptait la Loi sur le développement durable. Pour exprimer les idées reliées au développement durable, l'Office québécois de la langue française (OQLF) s'est mis au travail! Un partenariat entre l'OQLF, le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs et le Bureau de normalisation du Québec a permis de valider et de rendre disponible une terminologie illustrant certains concepts en matière de développement durable, dont quelques-uns sont propres à la démarche québécoise.

En voici quelques-uns :

Empreinte de carbone
Somme des émissions de gaz à effet de serre découlant des activités humaines.

Consommation responsable
Mode de consommation de produits et de services qui se fait en prenant en considération ou en satisfaisant des principes de respect à long terme de l'environnement physique, social et économique.

Décroissance
Idéologie prônant la diminution de la croissance économique comme solution aux divers problèmes sociaux et environnementaux.

Écoconseiller
Professionnel diplômé qui travaille à l'intégration des principes fondamentaux de développement durable dans la gestion des organisations.

Écoefficacté
Capacité de produire des biens et des services de qualité et en quantité voulue en ayant comme objectif de réduire les atteintes à l'environnement.

Équité intergénérationnelle
Équité qui permet une juste répartition des coûts et des avantages des activités humaines entre les personnes vivant aujourd'hui et les générations futures.

Perspective du cycle de vie
Prise en compte du cycle de vie des produits, des procédés et des services dans le processus de prise de décision individuelle ou organisationnelle, en vue d'une réduction des effets négatifs sur l'environnement ou sur la société.

Investissement socialement responsable
Action d’investir des capitaux dans des sociétés en intégrant des critères extrafinanciers, liés à la responsabilité sociétale des entreprises.

Gaz à effet de serre
Gaz présent dans l'atmosphère, d'origine naturelle ou anthropique, qui absorbe et renvoie les rayons infrarouges en provenance de la surface terrestre.





jeudi 11 août 2011

Le blé d'Inde


Pour celles et ceux qui sont déjà rendus au Québec, vous avez sûrement déjà remarqué l’usage de l’appellation blé d’Inde en référence au maïs. L’appellation « blé d’Inde » est en fait ce qu’on appelle un canadianisme, un mot qui s’utilise dans une région particulière, dans ce cas-ci, le Canada.


En fait, l’appellation blé d’Inde est d’origine historique : la céréale venait d’Amérique, qu’on croyait être l’Inde à l’époque, ce qui explique son nom. Le mot était présent dans les premiers écrits sur la Nouvelle-France. Il fut aussi employé en France pendant plus de 200 ans et son maintien en terre d’Amérique au 19e siècle, alors qu’il était devenu inusité en France, répondait à la fois à notre désir d’émancipation et d’indépendance, et à celui de nous appuyer sur nos racines françaises en réponse à tous ceux qui dénonçaient l’anglicisation de notre langue à cette époque. Le terme est d’ailleurs parmi les premiers canadianismes (ou québécismes) à entrer dans les dictionnaires de France.

Saviez-vous que…
En France, la dénomination blé d’Inde (qui s’est utilisée du 16e au 18e siècle) était un synonyme des appellations blé de Turquie (pourquoi la Turquie? une spécialiste a émis l’hypothèse que turc à l’époque pouvait signifier « venant d’ailleurs ») et blé d’Espagne (Christophe Colomb en aurait rapporté de ses voyages aux Antilles, de là son introduction en Europe). Toutes ces appellations furent déclassées dès le 16e siècle par le terme maïs (de l’arawak d’Haïti mahiz, passé en espagnol) pour être finalement expulsées de l’usage au 19e siècle en France.


Et l’épluchette de blé d’Inde?

On parle souvent d’épluchette de blé d’Inde au Québec en faisant référence à une fête traditionnelle où l'on se rencontre entre amis autour d’épis de maïs. C’est que la culture du blé d’Inde était très répandue en Amérique à l’époque de la colonisation. Au Canada, sa récolte donnait lieu à des festivités auxquelles on a donné le nom d’épluchette. Par épluchette, on fait référence au mot « épluchure » et de l’action « d’effeuiller le maïs » (lui enlever ses feuilles), mais il s’agit somme toute d’une innovation sémantique canadienne. Pour ce qui est de la coutume de fêter en « épluchant » le maïs, on retrouve cette coutume en France, au Portugal et aux États-Unis. 


Pour plus de détails, lire l’article complet de l’Office québécois de la langue française : http://www.oqlf.gouv.qc.ca/actualites/capsules_hebdo/epluchette_ble_20090807.html


vendredi 5 août 2011

Glace ou crème glacée?

Avec l'été vient le plaisir de déguster des glaces. La crème glacée, tout le monde connaît, mais une glace ou une crème glacée : quelle est la différence? Et comment expliquer la distinction d'usage des mots glace et crème glacée en français d'Europe et en français du Québec?

 L'histoire apporte des réponses à ces questions. Longtemps avant J.-C., les Chinois apprirent aux Perses et aux Arabes l'art de faire des glaces aromatisées aux fruits. À cette époque, les glaces ne sont pas faites de crème ou de lait, il s'agit plutôt d'une composition à base de sucre, de fruits, de fleurs ou d'épices battues avec de l'eau glacée ou refroidie par la neige ou la glace. Ces douceurs glacées s'apparentent ainsi à une glace à l'eau, à un sorbet liquide. Le sorbet est d'ailleurs l'ancêtre des glaces. Le terme sorbet vient de l'arabe chourba, forme populaire de charbāt, qui signifie « boisson, sirop ».

En Europe, les premières glaces firent leur apparition en Italie, à la cour, grâce à Marco Polo qui ramena cette découverte d'Extrême-Orient. Au XVIe siècle, c'est par l'intermédiaire de l'Italienne Catherine de Médicis, qui épousa Henri II de France, que les Français découvrirent le plaisir de déguster les sorbets et les boissons glacées.

La glace, en Europe
On commence également à utiliser les mots glace et glacé dans certaines expressions comme frappé de glace, boire à la glace, framboises à la glace, eau glacée de cerise, etc. C'est ce contexte sociohistorique qui explique l'emploi actuel du générique glace en français d'Europe pour désigner tous les types de glaces (glace à l'eau, glace au lait, glace au tofu, glace au yaourt, etc.). Aujourd'hui, le mot glace est utilisé comme synonyme de crème glacée, terme qui est aussi en usage en français d'Europe, même s'il est beaucoup moins fréquent qu'en français du Québec. Il y a une explication historique à cette fréquence d'emploi. 

La glace, au Québec
Au Québec, l'histoire des glaces alimentaires est différente. Elle est liée à l'invention de la réfrigération et de la pasteurisation à la fin du XIXe siècle et à l'avènement de l'industrie des glaces aux États-Unis. Les Québécois découvrent donc les délices glacés, dont la très populaire crème glacée, par l'intermédiaire de la culture étatsunienne. C'est ainsi que crème glacée, la traduction de iced cream, s'est imposé, même si le terme ne peut pas servir de générique pour nommer tous les types de glaces, notamment la glace à l'eau, le sorbet, la barbotine. On désigne alors les produits glacés tout autrement qu'en français d'Europe en recourant à la traduction d'une terminologie anglo-américaine qui classe les glaces parmi les produits laitiers (lait glacé, au lieu de glace au lait, yogourt glacé, au lieu de glace au yogourt, tofu glacé, au lieu de glace au tofu, etc.). Dans le cas de la désignation des friandises glacées, la traduction était une réponse à des besoins ponctuels d'étiquetage des produits. Mais, souvent, ce sont les marques commerciales qui sont utilisées, étant donné l'absence de connaissance ou de diffusion des appellations pourtant disponibles dans le lexique du français.

Source : Office québécois de la langue française.