mercredi 23 janvier 2013

Parlez-vous québécois ?


Plusieurs étudiants se creusent la tête pour comprendre lorsqu'ils sont en présence de « vrais » Québécois. Ils se disent en eux-mêmes : « ce n'est pas ce qu'on m'a enseigné à l'Alliance française » ! 

Hé bien, oui et non. Le français est le même en France et au Québec, grammaticalement parlant. Nous utilisons bien sûr le même dictionnaire et les mêmes règles de grammaire et de syntaxe. Or, comme dans toutes les régions du monde, nous avons un accent et des expressions qui sont bien différentes de nos cousins français. Parfois, ce sont des expressions qui s'utilisaient en France avant (un vieux français), d'autres fois, ce sont des expressions bien canadiennes (qu'on appelle canadianismes) ou encore des anglicismes (des mots tirés de la langue anglaise, mais « francisés »). Il est difficile de se retrouver dans tout ça, j'en suis consciente. La seule solution c'est d'écouter et de poser des questions si c'est possible. Il est aussi possible d'écouter des émissions du Québec pour se « former l'oreille ».

Pour vous aider, voici quelques expressions bien communes au Québec. Commençons donc aujourd'hui un petit tour de l'alphabet !


A -  
À date : Expression signifiant : à ce jour, jusqu'ici, jusqu'à maintenant, jusqu'à présent. Elle serait née des expressions anglaises « to date » et « up to date ».

Exemple : Je viens ici tous les samedis soir pour le voir, mais à date, il n'est pas encore venu.

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B -
Bibitte : Nom féminin propre au langage populaire québécois, on l'utilise pour : [1] désigner la plupart des insectes ; [2] désigner les animaux en général (ex : bibitte à poil, bibittes à plumes, etc.) ; [3] désigner des individus louches (ex : ce type a l'air d'être une méchante bibitte…) ; [4] pour indiquer l'état d'esprit d'une personne souffrant de problèmes psychologiques (ex : avoir des bibittes, être dérangé mentalement). 

Exemple : Je n'aime pas aller en camping, parce qu'il y a trop de bibittes.

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C -

Un beau char d'époque !
Char : Outre ses significations d'usage, ce nom masculin désigne, dans le langage québécois, un véhicule automobile, une voiture. 

Exemple: Mon père s'est acheté un nouveau char la semaine dernière.


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D -
Dispendieux, dispendieuse : Adjectif provenant du latin, dont les Québécois usent fréquemment pour qualifier ce qui est coûteux.

Exemple : Je me suis acheté une nouvelle robe, mais elle était très dispendieuse.

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E -
Enwoye ! : Expression propre au langage populaire québécois, qui signifie : Allez ! ; Vas-y ! ; Hâte-toi !

Exemple : Enwoye ! On a d'autres choses à faire !

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F -
Fitter : Emprunté à l'anglais « to fit », ce verbe couramment en usage dans le langage populaire québécois signifie : [1] convenir (ex : ce genre de truc, ça fitte pas avec moi, donc cela ne me convient pas) ; [2] ajuster (ex : faire fitter un canapé dans une pièce, c'est-à-dire l'ajuster au bon endroit). 

Exemple : Décidément, ce sofa rouge ne fitte pas avec le décor du salon.


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À suivre...



Des ressources intéressantes :

http://www.dictionnaire-quebecois.com/definitions-a.html

http://francolab.tv5.ca/projets/80/Les-Expressions-Imagees-DArchibald (dictionnaire illustré très comique !)

http://www.republiquelibre.org/cousture/EXPRES.HTM

mercredi 16 janvier 2013

Les « affaires indiennes » !?

S’il y a un sujet tabou au Canada, c’est bien celui des autochtones ou des Premières Nations, comme on les appelle désormais.  Depuis le mois de décembre, on entend tout de même plus parler d’eux. La raison est que la chef de la communauté d'Attawapiskat, Theresa Spence, a décidé de commencer une grève de la faim afin d’attirer l’attention du premier ministre Stephen Harper. Elle veut un rendez-vous avec le premier ministre et le gouverneur général dans le but de discuter de la situation des autochtones. Son action a déclenché un vaste mouvement d’appui au Canada qu’on connait désormais comme le mouvement Idle no more.

Le mouvement est principalement intégré par les Autochtones, Premières Nations, Métis et Inuits, mais leur cause attire aussi plusieurs sympathisants non autochtones qui appuient la défense des Premières Nations et adhèrent à leurs revendications.
  
Qui est Theresa Spence ?
C’est la chef autochtone de la Première Nation d'Attawapiskat, une communauté autochtone située dans le Nord de l’Ontario. Pour l’instant, c’est un symbole de détermination et d’inspiration pour plusieurs Canadiens d’origine autochtone. Elle réclame une rencontre entre les Premières Nations et le gouvernement fédéral. Elle veut discuter avec les dirigeants afin de redéfinir la relation entre Ottawa et les Premières Nations. Cela a donné lieu à tout un mouvement pancanadien, le mouvement Idle No More.

Que signifie le nom du mouvement Idle No More?
Idle No More fait référence à la fin d'une certaine passivité et à la volonté de se mobiliser pour agir. Il existe plusieurs traductions de cette expression, mais la plus exacte serait sans doute celle-ci : « Fini l'apathie! »

Que réclame le mouvement Idle no more ?
L’action de Mme Spence s’inscrit dans cette mouvance. Mouvement encore très jeune, le groupe dénonce tout d’abord le projet de loi omnibus C-45 qui menace des droits garantis par traité aux Premières Nations. Ce projet de loi redéfinit la protection des eaux navigables et modifie la façon de déterminer l'utilisation des terres des réserves. Selon cette loi, plus que 97 lacs et 62 rivières seront désormais protégés, alors qu'il en existe des centaines de milliers au Canada.


Depuis le mois de décembre, plusieurs manifestations pacifiques ont eu lieu pour démontrer l’insatisfaction face aux politiques fédérales, dont un grand rassemblement un peu partout au pays le 11 janvier dernier. Ce n’est pas la seule action qui a été menée. Il y a eu aussi eu des perturbations du trafic, comme des blocages de routes et de ponts. Mais ces dernières actions ne sont pas explicitement encouragées par le mouvement.

Le mouvement a aussi des revendications plus larges. Il cherche aussi à attirer l'attention sur plusieurs problèmes liés aux groupes autochtones, comme la pauvreté dans les communautés, le taux de suicide élevé, les meurtres de femmes autochtones, la pénurie d'eau potable et le pillage des terres autochtones par de grandes entreprises. Le cœur du problème concerne aussi le fait que le gouvernement ne les consulte pas lorsqu'il veut modifier des lois qui les touchent.

La réponse du gouvernement
En date du 11 janvier dernier, le gouvernement de Stephen Harper a finalement accepté de rencontrer les dirigeants des Premières Nations, mais étant donné que cette rencontre ne respectait pas les demandes de la chef Spence, plusieurs dirigeants ont décidé de boycotter la rencontre.