vendredi 27 juillet 2012

Les Jeux sont commencés !


Et c’est parti, les Jeux olympiques d’été débutent aujourd’hui, à Londres !


La délégation canadienne (281 athlètes) est déjà sur place et compte se classer parmi les 12 pays à récolter le plus de médailles. On se rappelle qu’aux Jeux d’hiver de 2010, à Vancouver, le Canada était arrivé au troisième rang, avec un total de 26 médailles.

Le Québec bien représenté
Le Québec envoie 62 athlètes à Londres pour ces Jeux olympiques (JO). Le Québec s’illustre particulièrement dans les disciplines sportives de la natation, le plongeon, le judo, l’aviron, le basketball, l’athlétisme, etc.

Tout le monde au Québec connait le nom d’Alexandre Despatie. C’est lui qui a remis le plongeon à la mode chez les hommes. On dit qu’il a « masculinisé » l’image du plongeon. Avant lui, 80% des plongeurs d’élite au Québec étaient des filles.  Il a gagné la médaille d’or en plongeon (10 mètres) aux Jeux du Commonwealth en 1998, ce qui lui a valu une place dans le Livre Guinness des records.  Quatorze ans plus tard, à 27 ans, il participe maintenant à ses quatrièmes et derniers Jeux olympiques, malgré l’accident qui a eu en entrainement à Madrid le 13 juin dernier. Il a déjà gagné deux médailles d’argent olympiques, à Athènes et à Pékin.

D’autres athlètes à surveiller :
- Éric Lamaze (sport équestre)
- Andréanne Morin (aviron)
- Marie-Pier Boudreau et Élise Marcotte (nage synchronisée)
- Karine Sergerie (taekwondo)
- Martine Dugrenier (lutte)
- Katrine Savard (natation)
- Christine Girard (haltérophilie)
- Jennifer Abel (plongeon)
- Donato Paduano (boxe)

Les JO, un modèle?
Les JO attirent leurs lots de critiques. Ce ne sont pas tous les citoyens qui seront devant leur écran durant les prochaines semaines. Quand on regarde le montant dépensé pour l’organisation et le déroulement de ces compétitions, on reste stupéfait. On parle de 13 milliards d’euros, soit quatre fois plus que le budget prévu en 2005. Juste pour la sécurité, le montant s’élève à 670 millions d’euros selon les dernières estimations! Dépenses injustifiées ?

Et que dire des valeurs diffusées par l’évènement? Excellence, compétition et culte de la perfection ou encore, ouverture, persévérance et tolérance? Difficile à savoir. Le fondateur des Jeux olympiques modernes, le baron français Pierre de Coubertin, parlait quant à lui d’un évènement porteur d'universalisme, d’amitié et de fraternité entre les peuples, les races et les sexes. Est-ce que ces valeurs tiennent toujours la route en 2012?

Mais au-delà des valeurs olympiennes, il y aussi toutes les questions politiques et les rapports de force du monde moderne, sans parler des enjeux économiques. On n’a qu’à penser au choix de la ville hôte, comme Beijing (en Chine) qu’on avait critiqué en raison du non-respect des droits humains du gouvernement chinois. Et plus récemment, tout le débat autour de l’acceptation du port du voile pour les athlètes féminines musulmanes, contrairement à la Charte des JO qui proclame qu’aucune « distinction n’est admise à l'égard d’un pays ou d'une personne, pour des motifs de race, de religion ou d'attaches politiques. » C’est tout un débat !


Voici des liens et vidéos :

jeudi 19 juillet 2012

Les mots migrateurs




Si vous ne le saviez pas, la langue française est d'origine romane, dérivée du latin, tout comme l'espagnol, l'italien, le portugais, le roumain et quelques autres langues. On dit qu'elle a trois racines: le latin, le francique (d'origine germanique) et le gaulois (de l'ancienne Gaule, territoire qui incluait la surface actuelle de la France). Mais les langues évoluent, tout le monde le sait. Elles absorbent des mots en provenance de langues étrangères. Ces emprunts servent à désigner des réalités qu’il est impossible de décrire dans la langue d’origine.

Dans un monde de plus en plus « global » où les échanges se multiplient, ces emprunts et ajouts à notre langue sont fréquents, mais le mixage des langues ne date pas d’hier. Bien sûr, certains organismes essaient de modérer les emprunts, car la langue doit aussi être conservée. Au Québec, c’est le travail de l’Office québécois de la langue française. L’OQLF a fait de grands efforts pour implanter des mots français pour décrire ces nouvelles réalités. C’est une véritable course contre la monte! Pensons notamment aux mots courriel (email), pourriel (spam) clavardage (chat) et baladodiffusion (podcast) qui sont toutes des innovations québécoises et font partie de notre quotidien. Il y en a bien d’autres qu’on connait un peu moins, comme hameçonnage (phishing), infonuagique (cloud computing), emporte-reste (doggie bag), salle-penderie (walk-in) et barbotine (slush).


Ainsi, le français a emprunté bien des mots aux langues suivantes :

De l’anglais
Humour, dériver, boom, clown, budget, cocktail, club, camping, comité, rail, tourisme

De l’arabe
Alcool, gazelle, jupe, matelas, magasin, abricot, algèbre, récif, amiral, matraque, gazelle, savate, sucre, tasse, sirop et sorbet, girafe, carafe, jarre, magazine, sofa, assassin

De l’espagnol
Canari, casque, moustique, patio, vanille, iguane, poncho, ranch, sieste, camarade
Et les plus modernes : guérilla, salsa

Du grec
carotte, chaise, éléphant, tisane, chronomètre, athée

De l’hébreu
Bagel, chérubin

De l’italien
brocoli, concerto, macaroni, pergola, pizza, spaghetti, soprano, dessiner, balcon, banque, canon

De langues autochtones (canadiennes)
achigan, babiche, maskinongé, toboggan, opossum, wapiti, anorak, manitou, kayak, igloo, totem

Autres langues autochtones
- Cacao, cacahuète, chocolat, haricot, mescaline (nahuatl)
- Quinquina, quinoa, condor, lama, puma, pampa (quichua)
- Alpaga, pampa (aymara)

De langues germaniques
Bois, échevin, falaise, fauteuil, framboise, gant, guerre, jardin, orgueil, robe, attacher, bosquet, jardin, haie, houx, roseau, saule, blé, gazon, groseille,  bûche, étrier, gant, flacon, soupe

- noms de couleurs
blanc, bleu, brun, gris, blond,

De langues scandinaves 
joli, marsouin, varech

Du portugais, tupi (langue indienne du Brésil), langues d'Asie, d'Indonésie et d'Afrique
cacatoès, cachalot, cobaye, cobra, couguar, jaguar, macaque, mainate, pintade, canot, piranha, puma (synonyme de couguar, acajou, ananas, banane, bambou, mangue, manioc

De langues africaines
banane

Sources :

http://biblio.alloprof.qc.ca/PagesAnonymes/DisplayFiches.aspx?ID=3049

Voici un article paru dans le magazine L’Actualité sur le travail de l’Office québécois de la langue française : http://www.lactualite.com/societe/francais-au-quebec-la-presidente-de-loqlf-fait-le-point

jeudi 5 juillet 2012

Quand les hommes vivront d’amour

Raymond Levesque est l’auteur d'une des plus belles chansons québécoises. Il l’écrit en 1956 pendant une période violente de l’histoire : la guerre d’Algérie. Il y a 50 ans aujourd’hui, le 5 juillet 1962, l’Algérie devenait indépendante après plus de sept années de guerre. En 1962, c’est aussi le retrait des Français sur le territoire occupé d’Algérie; un territoire occupé par l'Empire ottoman puis les Français pendant près de 450 ans ! 

Une image de la guerre d'Algérie


Raymond
Né en 1928 à Montréal, Raymond Levesque est un des premiers chansonniers du Québec. Il est auteur-compositeur-interprète, mais aussi comédien au théâtre et au cinéma, poète, monologuiste, pamphlétaire, romancier et auteur de théâtre. Il a écrit, à ce jour, plus de 500 chansons, cinq pièces de théâtre, une cinquantaine de revues humoristiques, sept recueils de poésie, une autobiographie et quatre récits. En 1956, il écrit sa célébrissime chanson Quand les hommes vivront d’amour, pour dénoncer la souffrance des Algériens.

La proximité Québec-Algérie
À cette époque, Raymond Levesque n’est pas le seul Québécois à s’intéresser à l’Algérie. Il y avait aussi René Levesque, plus tard premier ministre du Québec et fondateur du Parti Québécois. Il était alors journaliste à Radio-Canada et il fut le premier à diffuser des images à partir du front algérien, ce qui a beaucoup déplu à la France.

René Levesque et son émission Point de mire où il discuta de la réalité algérienne


Aussi, on parle d’une proximité avec le Front de libération nationale d’Algérie (FLN) dont les tactiques inspirèrent le mouvement clandestin québécois, le Front de libération du Québec FLQ) dans les années 50 et 60. À cette époque, le Québec s’intéressait beaucoup aux mouvements d’émancipation des pays étrangers (Cuba, Palestine, Vietnam…) et encore plus à celui d’Algérie, en raison de la proximité linguistique (l’Algérie étant francophone). Le livre de chevet du FLQ et du FLN est d’ailleurs Les Damnés de la Terre de Frantz Fanon, un auteur classique de la décolonisation qui s’engagea dans la résistance algérienne dans les années 50.

Selon des intellectuels québécois, la guerre d’Algérie a permis au mouvement souverainiste du Québec d’intégrer une logique de non-violence. « Les gens ont bien vu que ce n’est pas en posant des bombes qu’on allait obtenir notre indépendance, mais que c’était par un mouvement démocratique et par des élections », précise l’historien Louis Fournier.

La proximité s’est concrétisée aussi par des amitiés, ce qui mena quelques militants du FLQ à s’exiler en Algérie après la Crise d’octobre de 1970. Une délégation du FLQ fut établie à Alger à la fin de 1970 (jusqu’en 1972), qui était alors considérée comme la capitale mondiale des révolutionnaires en exil.

Bref, se rappeler cet épisode de nos deux histoires respectives c’est aussi valoriser l’apport intellectuel de la société algérienne à l’histoire québécoise.

Voici les paroles de cette magnifique chanson, Quand les hommes vivront d’amour :


Quand les hommes vivront d'amour,
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous nous serons morts, mon frère

Quand les hommes vivront d'amour,
Ce sera la paix sur la terre
Les soldats seront troubadours,
Mais nous nous serons morts, mon frère

Dans la grande chaîne de la vie,
Où il fallait que nous passions,
Où il fallait que nous soyons,
Nous aurons eu la mauvaise partie

Quand les hommes vivront d'amour,
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours,
Mais nous nous serons morts, mon frère

Mais quand les hommes vivront d'amour,
Qu'il n'y aura plus de misère
Peut-être songeront-ils un jour
À nous qui serons morts, mon frère

Nous qui aurons aux mauvais jours,
Dans la haine et puis dans la guerre
Cherché la paix, cherché l'amour,
Qu'ils connaîtront alors mon frère

Dans la grande chaîne de la vie,
Pour qu'il y ait un meilleur temps
Il faut toujours quelques perdants,
De la sagesse ici-bas c'est le prix

Quand les hommes vivront d'amour,
Il n'y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours,
Mais nous serons morts, mon frère.