vendredi 29 juin 2012

Ô Canada !


Le 1er juillet, c’est la fête nationale du Canada. On appelle aussi ce jour férié, le jour (anniversaire) de la Confédération. C’est le moment pour les Canadiens et Canadiennes de célébrer leur pays.


Qu’est-ce qu’une confédération ?
Une carte du Canada en 1870
C’est une forme d’organisation politique au même titre qu’une république. La Confédération canadienne qui fait du Canada un pays n’est cependant pas le résultat d’une indépendance, comme c’est le cas des républiques. Il s’agit plutôt d’un processus de création politique à long terme et progressif. Ce processus cumula officiellement le 1er juillet 1867 par l’union des provinces de l’époque, soit le Québec, l’Ontario (ces deux provinces formaient alors la province du Canada), le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse en un nouvel État fédéral : le Dominion du Canada. Les autres provinces s’ajoutèrent par la suite. La dernière en liste est le Nunavut, en 1999.


Pourquoi un dominion ?
Une carte postale de 1905
Dans la Constitution canadienne de 1867, on écrit clairement que le Canada est un dominion de l’Empire britannique, pour le différencier d’une colonie. On voulait aussi lui donner le nom de royaume et de confédération, mais ces noms furent rejetés. Le mot “dominus” en latin signifie « qui est sous la domination de, gouverner par » et a essentiellement une origine biblique. C’est logique quand on pense que le Roi était le représentant de Dieu sur terre ! Originalement, le terme dominion fut traduit au français par « puissance », mais par la suite on adopta le terme dominion en français.

Ce mot était déjà utilisé par la Grande-Bretagne pour désigner un État autonome au sein de son empire, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Inde et l’Afrique du Sud. Cela signifie qu’il existe encore un lien entre les dominions et leur ancienne mère patrie. La preuve est l’existence du Commonwealth of Nations, l’association d’anciennes colonies britanniques (54 États membres) dont est membre le Canada.


Le Canada, un État indépendant?
En 1867, le nom d’État indépendant ne signifiait pas une indépendance totale. N’oublions pas que le Canada est une monarchie constitutionnelle; ses liens sont très forts avec la Grande-Bretagne. Après la confédération, les décisions importantes en termes de politique étrangère et de justice restèrent entre les mains de l’Empire britannique. En effet, le Canada sera pleinement indépendant en 1931 avec le Statut de Westminster qui accorde l’indépendance aux dominions britanniques. Avant ce traité, le Canada devait présenter certains cas de justice pénale et civile au Conseil privé de Sa Majesté à Londres. La dernière cause canadienne à être jugée par le Conseil privé le sera en 1959 ! Il ne faut pas penser non plus que l’indépendance totale était souhaitée par les Canadiens. La majorité ne voulait pas couper les liens avec la Grande-Bretagne. La preuve : la citoyenneté canadienne fut créée seulement en 1947. Avant cela, les Canadiens avaient la citoyenneté britannique !

D’autres analystes croient plutôt que l’indépendance a été totalement acquise en 1982, lors du rapatriement de la Constitution canadienne qui était alors une loi britannique (soit la loi constitutionnelle de 1867). Jusqu’à cette année-là, tous changements constitutionnels devaient passer par Londres, même si, vers la fin, ce n’était qu’une formalité.


Confédération ou fédération?
On utilise officiellement le mot « confédération » pour désigner l’organisation politique d’un pays, mais techniquement le Canada est une fédération. Une confédération est une union d’États indépendants et souverains qui ont délégué certaines fonctions à des organes communs. On comprend mieux alors que le Canada n’est pas une confédération (créée par des États indépendants), mais bien une fédération. Par le biais d’une constitution, la fédération est un ensemble créé par des entités non souveraines comme des provinces, départements ou états fédéraux. Aujourd’hui, il n’existe que très peu d’exemples de confédérations (ex. : l’ONU, l’Union européenne), mais il existe plusieurs fédérations dans le monde, comme les États-Unis, le Mexique, le Brésil, l’Inde et l’Argentine.


Pourquoi le Canada a-t-il été créé?
Dans plusieurs de vos pays, l’indépendance a été acquise à travers des guerres et des conquêtes d’indépendance. Ce n’est pas le cas au Canada. L’indépendance relève plus d’une décision politique :
  • une situation politique instable et des demandes de réformes des règles de représentation au parlement (on pense à la rébellion des Patriotes de 1837-38);
  • les pressions des voisins américains qui menaçaient d’envahir le territoire;
  • le retrait du soutien militaire britannique, car la Grande-Bretagne voulait se concentrer sur les conflits en Europe;
  • etc.

Alors, que célèbre-t-on le 1er juillet ?
On fête l’entrée en vigueur de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique qui officialise la création du Canada en tant qu’État indépendant. C’est la reine Victoria qui sanctionna l’Acte quelques jours avant, le 29 mars 1867.

Un célèbre tableau illustrant les Pères de la Confédération
Cette date est aussi une occasion de se remémorer le travail de ceux qu’on appelle les Pères de la Confédération. On compte environ 36 pères de la Confédération, des politiciens canadiens qui ont assisté aux trois rencontres dans le but de créer la Confédération canadienne. Les plus connus sont George-Étienne Cartier, John A. Macdonald (le premier Premier ministre), Alexander Galt et George Brown.

Alors, bonne fête du Canada !
(ce jour est férié)


Info
http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/citoyennete


Sur le terme « dominion » : http://www.filibustercartoons.com/dominion.htm (en anglais)



jeudi 21 juin 2012

Le petit blond et la St-Jean



Quand j’étais (plus) jeune, dans mon village de quelques centaines de personnes, le 24 juin était une date importante. Le 24 juin, c’est la fête du Québec. Tout le village préparait les festivités, dont les fameux chars allégoriques pour la parade. Les chars étaient des véhicules qu’on décorait aux différentes couleurs, avec des thématiques et où montaient les « vedettes » du coin : des jeunes, des sportifs, des regroupements communautaires, etc. Le char le plus important était sans l’ombre d’un doute celui avec le petit St-Jean-Baptiste. Hé oui! On choisissait parmi les jeunes du village un petit blond avec de belles boucles qu’on asseyait sur le char avec une peau de mouton et un bâton de berger!

Pourquoi ? De confession catholique, Saint-Jean-Baptiste est le saint patron de la province du Québec. Cette coutume date de 1866. C’est un tailleur de Québec, Alfred Chalifoux, qui a eu l’idée d’introduire dans la procession du 24 juin, un garçon représentant le petit Jean-Baptiste. Saint Jean-Baptiste était considéré en France comme le protecteur des bergers, qui étaient souvent à cette époque, des enfants. L’animal symbolise le Christ, l’agneau de Dieu. La tradition d’inclure un petit saint Jean-Baptiste dans le défilé a perduré jusque dans les années 60, mais il semble qu’elle a duré un peu plus longtemps dans diverses parties du Québec (car non, je ne suis pas née dans les années 60!)

De nouveaux symboles
Bien des choses ont changé depuis les premiers défilés de la Saint-Jean. Les Québécois n’étaient même pas des Québécois! Eh oui, on appelait les Québécois des Canadiens-français. L’usage du gentilé Québécois est apparu avec le renouveau nationaliste dans les années 60. 

Le drapeau de Carillon
Même le drapeau du Québec n’était pas de la partie! Au début, on employait encore le drapeau britannique, l’Union Jack, dans les défilés! Le 21 janvier 1948, sous le gouvernement de Maurice Duplessis, le fleurdelisé devient le drapeau officiel du Québec. La croix blanche du drapeau représente la foi catholique. La couleur bleu azur symbolise la fidélité et la persévérance. La fleur de lys est le symbole de nos origines françaises. Le fleurdelisé tire son origine d’un drapeau nommé qu’on appelle le drapeau de Carillon. Le drapeau de Carrillon serait le drapeau utilisé par les troupes de Louis-Joseph Montcalm lors de la bataille de Fort Carillon qui opposa les forces françaises aux forces britanniques en juillet 1758 au Fort Carillon (près du Lac Champlain, entre le Québec et les États-Unis).
René Levesque, fondateur du Parti Québécois

Avant la fin des années 1970, la St-Jean-Baptiste n’était pas officiellement la fête nationale des Québécois, même si ce jour était reconnu comme jour férié depuis 1925. C’est avec l’arrivée du Parti Québécois au pouvoir en 1977 que le gouvernement de René Levesque proclame ce jour comme la fête nationale du Québec. Cette journée sera désormais fériée et chômée et surtout, elle sera la fête de toutes les personnes habitant le Québec. Cette fête devient plus laïque et moins catholique.

Alors, bonne St-Jean à tous !
(lundi, le 25 juin sera férié)


Plus d’info sur les aspects historiques : http://www.fetenationale.qc.ca/fr/a-propos/histoire/13

Pour la programmation (des activités dans votre région du Québec) : http://www.fetenationale.qc.ca/fr/programmation

D'autres articles sur ce blogue:
http://francisationmaryse.blogspot.ca/2011/06/pourquoi-st-jean-baptiste-on-ne-sait.html
http://francisationmaryse.blogspot.ca/2011/06/la-fete-nationale-du-quebec-depuis-1834.html

mercredi 13 juin 2012

L’art n’est pas en grève


Voici quelques chansons créées depuis le début du conflit étudiant au Québec ....


Loco Locass - Le Québec est mort, vive le Québec


Ariane Moffat - jeudi 17 mai 2012


Damien Robitaille – Les casseroles



Karkwa - Le Coup d’état
(* Utilisé pendant la grève, mais créé avant)


Le Husky - Voir rouge


Antoine Mainville - Cauchemar de grève

(version remaniée de la chanson de Bernard Adamus)



URBAIN DESBOIS - MME BEAUCHAMP

mardi 12 juin 2012

les Franco ont débuté !


Au centre-ville de Montréal, nous nageons en pleine francophonie … car le Festival qu’on nomme les Francofolies. Ce festival a commencé la semaine dernière et se poursuivra jusqu’au 16 juin. Cet évènement est l’occasion pour plusieurs d’entendre leurs chanteurs et groupes préférés, mais aussi d’en écouter de nouveaux. Faisons nous aussi l’exercice en découvrant quelques artistes bien d’ici et d’ailleurs, chantant tous dans la langue de Molière.



Brigitte
Origine : France
Genre musical : Pop



Éli et Papillon
Origine : Québec
Genre musical : Pop


Philippe B
Origine: Québec
Genre: Chanson



Lisa Leblanc
Origine: Nouveau-Brunswick, Canada
Genre : Country/Folk, Rock



Les Dales Hawerchuk
Origine : Québec
Genre musical : Rock



Orange Orange
Origine : Québec
Genre musical : Électronica/DJ, Pop



Catherine Major
Origine : Québec
Genre : Chanson, Pop


Thomas Fersen
Origine : France
Genre musical : chanson



Radio Radio
Origine: Nouveau-Brunswick, Canada
Genre: Rap/Hip-hop/Slam

(avec paroles)



Pour toute la programmation, voici le lien : http://www.francofolies.com/default-fr.aspx
 
Vous nous commenterez votre écoute !