mercredi 30 novembre 2011

Et maintenant, un peu de folklore local inspiré du monde animal ...



Un ours mal léché
- -˃ Une personne fruste, grossière, mal élevée.

Lécher (verbe)= Passer la langue sur, nettoyer avec sa langue.

C’est à partir du XVIIe siècle que les attitudes de l’ours sont rapprochées du comportement de l’homme. On disait que l'homme qui n'aime pas être en société, que c'était un ours (comme un ours solidaire). Mais en quoi les termes “mal léché” sont-ils synonymes de grossier, fruste, ou mal élevé?

Pour comprendre cela, il faut comprendre qu'avant, il existait une vieille superstition qui disait que les oursons (les bébés ours) n’étaient pas complètement éduqués tant que leur mère ne les avait pas léchés abondamment, pour les nettoyer, mais surtout les modeler!

Au XVIIe siècle l’expression désignait un homme ou un enfant mal formé physiquement puis, l’interprétation des mots aidant, la locution “un ours mal léché” a désigné non plus une malformation physique, mais la grossièreté, la mauvaise éducation … une malformation éducative ou sociale en quelque sorte.


Faire le pied de grue
- -˃ Être debout et attendre longuement quelqu’un.

Une grue = un oiseau avec de longues pattes et qui a la particularité de se reposer sur une seule patte.

En référence à cette attitude, pour le moins étrange et incommode, l’expression ” faire de la grue” (apparue vers 1544), puis “faire la jambe de grue” (au XVIIe siècle) et enfin “faire le pied de grue” (en 1608) est apparue pour désigner quelqu’un qui attend longtemps debout.

Au cours de ce XVe siècle, le mot grue s'apparente aussi à la bêtise (par allusion à la position d’attente inconfortable et « stupide » de l'oiseau, sur une seule patte). Ainsi, « être grue » signifie « être idiot ».

“Faire le pied de grue” désigne donc le fait d’attendre, debout, avec un air plus ou moins stupide.



Poser un lapin
- - ˃ Ne pas se rendre à un rendez-vous, le plus souvent amoureux, sans en avertir, au préalable, la personne concernée.

L’expression “poser un lapin” date du XIXe siècle et désigne, à cette époque, le fait de ne pas répondre aux faveurs d’une femme.

Une des significations connues est celle du “Nouveau supplément du dictionnaire d’argot“  (1889) qui mentionne  qu'un ‘lapin’ était un homme (un ‘galant’) qui jouait avec les femmes, qui les séduisait puis les quittait. On utilisait alors l'expression ‘poseur de lapin’ par allusion au lapin posé sur les tourniquets des jeux de foire, qui paraît facile à gagner et qu’on ne gagne jamais.

Aujourd'hui,  la locution ‘poser un lapin’ désigne le fait de donner un rendez-vous à une personne sans se présenter au dit rendez-vous.  La faire attendre.  On peut même dire que la personne se moque de l'autre en ne se présentant pas au rendez-vous.

Vous êtes-vous déjà fait poser un lapin ?


Être une poule mouillée
- - ˃ Une personne qui n'a pas de courage, qui a peur des responsabilités.

Selon le « Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes “ édité en 1842, l’expression “être une poule mouillée” signifie :

Se dit d’une personne timide, faible, peureuse, incapable de montrer la moindre énergie, parce qu’une poule, lorsqu’elle a été surprise par la pluie, se tient à l’écart, sans remuer, comme dans une espèce de honte et d’abattement. Il en est de même de la plupart des oiseaux, car ils ne peuvent guère voler dès que les barbes de leurs pennes ont été mouillées.

Bref, sous la pluie, la poule est vulnérable, sans force. Donc, une poule mouillée c'est quelqu'un qui ressemble à une poule sous la pluie!






mercredi 23 novembre 2011

La Lune et ses effets: être mal luné !

Je me souviens, quand j'étais jeune (plus jeune...) que ma mère utilisait souvent l'expression « mal luné », qui signifie « être de mauvaise humeur ». Durant mes journées grises, elle me disait : « bon, pourquoi es-tu mal lunée aujourd'hui? » J'arriverai péniblement à ne pas sourire face à une expression si jolie pour exprimer un sentiment si désagréable. Il existait même un petit livre pour enfant qui s'appelait « Fanette est mal lunée ». Que de souvenirs...


Mais d'où nous vient cette expression? De la Lune?
L'origine est bien dans la Lune. On sait que la Lune a une influence très importante sur un certain nombre de choses comme la durée de la rotation de la terre, les marées, le comportement de certains animaux ou la pousse des plantes, par exemple.

Or, qu'est-ce qu'un humain, sinon un animal civilisé avec juste un poil d'intelligence supérieure (encore qu'on puisse parfois se le demander parfois ....)? Il est donc possible que, sans qu'on sache vraiment le déterminer, la Lune ait aussi un effet sur nous. Ce n'est pas si fou comme hypothèse! 


Cette expression date d'une époque où les hommes étaient persuadés que le satellite de la Terre avait une très nette influence sur leur humeur ou leur psychisme. Selon les croyances populaires, celui qui était bien luné était donc dans une phase favorable, propice à la bonne humeur, et inversement pour le mal luné. Bref, les humeurs étaient perçues comme liées directement au cycle de la Lune. Quelle théorie romantique!

Au milieu du XVIIIe siècle, on employait « être dans une bonne ou une mauvaise lune » pour dire exactement la même chose. 

Quand on pense "mal luné", on ne peut penser qu'au schtroumpf grognon !


Des synonymes de cette expression:
·         être de mauvais poil
·         se lever du pied gauche 


mercredi 16 novembre 2011

Salon du livre de Montréal 2011


La plus grande foire du livre francophone en Amérique du Nord, le 34e Salon du livre de Montréal, ouvre ses portes ce mercredi, 16 novembre.

Pour ceux et celles qui vivent à Montréal, je vous suggère d'y aller faire un tour. Grands lecteurs et petits lecteurs auront l'embarras du choix parmi les 950 kiosques installés à la Place Bonaventure  (métro Bonaventure) jusqu'à lundi 21 novembre. Avec ses 1600 auteurs invités, le Salon du livre de Montréal est le plus imposant de tous les salons du livre au Québec.

Pour la programmation complète, cliquez ici: http://www.salondulivredemontreal.com/

Durant le Salon du livre, vous pourrez écouter des capsules de la radio de Radio-Canada: http://www.r-c.ca/sujet/livres/RTI_SalonLivre_Programmation4.pdf

Bonne visite !
Maryse

P.S. L'entrée n'est pas gratuite ... Voir les tarifs sur le site du Salon.

vendredi 11 novembre 2011

Se souvenir...

Le 11 novembre, c'est le jour du Souvenir, une fête civile consacrée à la commémoration des Canadiens qui sont morts en service militaire. Plus précisément, du 5 au 11 novembre de chaque année, les gens célèbrent la Semaine des anciens combattants.

Mais à quoi fait-on référence par « jour du Souvenir »?
C'est une journée pour rendre hommage aux anciens combattants. C'est un moment pour commémorer les services rendus et les sacrifices de plusieurs personnes à travers les générations. Qu'on soit pour ou contre la guerre, il s'agit tout de même de victimes qui se doivent d'être honorées.

Pour symboliser cette semaine, plusieurs personnes portent une épinglette en forme de coquelicot (fleur rouge). En fait, l'usage du coquelicot comme symbole du Souvenir remonte à 1921. Porter le coquelicot, c'est comme dire qu'on n'oubliera jamais ceux qui ont fait le sacrifice d'eux-mêmes en participant à différents conflits et guerres.

Le coquelicot signifie aussi à l’échelle internationale un «symbole de réminiscence collective », car d’autres pays ont aussi adopté son image pour honorer ceux qui ont fait le sacrifice ultime.

Si on remonte encore plus loin, l'association du coquelicot avec les individus tués durant les guerres existe depuis les guerres napoléoniennes du 19e siècle, plus de 110 ans avant son adoption au Canada.

Mais pourquoi le coquelicot?
Même si cela peut paraître macabre, l'expression est justement dans la mort. Juste avant la Première Guerre mondiale, peu de fleurs de coquelicot poussaient dans les Flandres (région au nord de la France). Durant les terribles bombardements de cette guerre, les terrains devinrent riches en poussière de chaux (genre de calcium), ce qui favorisa la pousse des coquelicots. La guerre terminée, la chaux furent rapidement absorbée et les coquelicots ont commencé à disparaître de nouveau.

On utilise donc le coquelicot rouge sur nos vêtements pour se rappeler ceux qui sont morts au combat et ceux qui ont lutté pour la paix. C'est une tradition au Canada.

Plus d'info: http://www.qc.legion.ca/coquelicot.html#Historique


jeudi 3 novembre 2011

Sauvons le point-virgule!

Espèce menacée, le point-virgule? Un signe largement boudé par la presse. En fait, s'il existait un Top 10 de la ponctuation selon la fréquence de chaque signe dans les imprimés, le point-virgule arriverait, et de loin, en queue du peloton. Pour porter secours à ce signe délaissé, saviez-vous qu'il y a quelques années, un mouvement a vu le jour en France et réclame qu'on réintroduise le noble signe de ponctuation dans nos habitudes de rédaction? Depuis, les plaidoyers en sa faveur se sont multipliés.


Un petit rappel
Le point-virgule, à quoi ça sert?  Signe hybride — ni tout à fait point ni tout à fait virgule —, cette « virgule ponctuée », comme l'appelle au XVIIIe siècle le grammairien Girard, est un signe de l'entre-deux.


1.      Le point-virgule marque une pause plus importante que la virgule, mais moins forte que le point. Ex. Ces livres sont très populaires; il faudra en commander d’autres.

2.      Le point-virgule peut séparer des propositions ou expressions indépendantes ayant entre elles une faible relation. C’est presque un « donc ». Ex. : On parle de valeur à neuf pour désigner la base de règlement; par opposition à la valeur au jour du sinistre.

3.      On utilise le point-virgule pour mettre deux propositions en parallèle. Ex. : Notre nouveau collègue aime le tennis; l’ancien aimait le golf. 

4. On utilise le point-virgule pour séparer les termes d’une énumération introduite par deux-points. Ex. : Il y avait de nombreux invités : les journalistes; les comptables; les membres de la Chambre de commerce.


La mort à petit feu du point-virgule
Il semble que le point-virgule intimide, parce que les gens ne savent souvent pas l'utiliser. Ils ne voient pas son utilité. Sa lente disparition est liée aux changements dans l'écriture des textes. On vit dans une société d'information : on trouve de l'information partout. Pour être lus, les journalistes et autres auteurs misent sur l'efficacité : aller droit au but, lancer des affirmations courtes, ce qui implique qu'on laisse souvent tomber le point-virgule.  « La phrase courte signe l'arrêt du mort du point virgule », résume Sylvie Prioul auteure de La Ponctuation ou l'art d'accommoder les textes.


Il n'y a pas que les points et les virgules ; osons le point-virgule!


Des articles intéressants :
http://clec.uaicf.asso.fr/devorant_cultureaudetail_203.htm
http://bibliobs.nouvelobs.com/documents/20080327.BIB1057/faut-il-sauver-le-point-virgule.html



mardi 1 novembre 2011

Semaine de la ponctuation

Semaine spéciale consacrée à la ponctuation
Suivez-moi cette semaine, je publierai différents messages et ressources concernant la ponctuation.

maryse