mercredi 17 octobre 2012

La Sagouine

La Sagouine

Non chers étudiants, ce mot n’est ni en langue autochtone ou en joual québécois, c’est le nom d’un personnage célèbre d’une pièce de théâtre qui fait partie du patrimoine canadien. Je dis bien canadien, car l’auteure de La Sagouine, Antonine Maillet, est d’origine acadienne, la communauté francophone résidant dans les provinces maritimes du Canada. Cette pièce de théâtre fête cette année ses 40 ans. Allons-y donc en deux temps : premièrement, qu’est-ce que l’Acadie? et deuxièmement, qui est la Sagouine?





1. Les Acadiens et l’Acadie

L’Acadie n’est pas un pays imaginaire sorti tout droit de la tête de Gabriel Garcia Marquez ! C’est une région du Canada qui comprend une partie de la province du Nouveau-Brunswick ainsi que quelques portions du territoire de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve, toutes des provinces de l’Atlantique. Au sens large, l'Acadie fait référence aux communautés de définissant par une langue (française), une culture, des institutions et des symboles propres. On peut dire que c’est une nation sans territoire. Son histoire est bien sûr liée à la colonisation française, comme l’est le Québec, mais ce qui arrivera durant la conquête britannique est bien différent de l’histoire du Québec. Avant la bataille des plaines d’Abraham qui a marqué la fin de la colonisation française au Canada, l’Acadie est conquise par les Britanniques en 1713.Les Britanniques demandent alors aux habitants de ce territoire de porter un serment d’allégeance au Roi d’Angleterre. Ils refusent. Un accord de neutralité est alors négocié et accepté par le pouvoir britannique. Mais les tensions augmentent dans la région (avec les batailles au Québec, le début de la révolution américaine aux États-Unis) et les Britanniques forcent les Acadiens à se soumettre à un serment d’allégeance, car ils ont peur que durant la guerre, les Acadiens prennent les armes contre eux. Ils refusent encore, mais acceptent finalement à contrecœur. Cela ne suffit pas à convaincre le gouverneur britannique qui décide d’ordonner leur expulsion. C’est cette période qu’on appelle « la déportation des Acadiens » entre 1755 et 1763. La population acadienne totale était à l’époque d’environ 12 000 personnes et on estime que 10 000 personnes ont été expulsées. Les Britanniques saisissent les fermes, les biens et le bétail des Acadiens pour être certains qu’ils ne reviendraient pas. Ils sont alors dispersés dans d’autres colonies britanniques, dans les Caraïbes ou même en France. Plusieurs d’entre eux se sont installés en Louisiane et ont participé à la création de la culture « cajun ». Après la victoire de la Grande-Bretagne au Canada, le gouvernement britannique permit à beaucoup d’Acadiens de revenir à condition de prononcer le serment d’allégeance. Jusqu’à 3 000 sont éventuellement revenus, mais ils avaient perdu tout ce qu’ils avaient.


Les Acadiens, maintenant réfugiés politiques, attendent de s'embarquer à bord des navires qui les amèneront loin de leurs foyers. (Tableau de Claude Picard)

2. La Sagouine, représentante de l’identité acadienne
Le personnage créé par Antonine Maillet en 1971 a les traits d’une Acadie fière. C’est une blanchisseuse de métier, fille et femme de pêcheur (la principale activité dans cette province, car situé près de la mer) qui ne sait ni lire, ni écrire, mais qui a d’excellents talents de conteuse. Dans un monologue, elle raconte donc les hauts et les bas de sa vie dans son petit village acadien de Bouctouche. À travers ses monologues comiques et sensibles,  elle porte un regard lucide sur les gens de son coin de pays.


Écoutez cette capsule de l’émission de radio Désautels à la première chaîne de Radio-Canada.
http://www.radio-canada.ca/util/postier/suggerer-go.asp?nID=1052693
 
Pour plus de détails : http://www.thecanadianencyclopedia.com/featured/fr/la-deportation-des-acadiens
 




jeudi 4 octobre 2012

lundi c'est le jour de l'Action de grâce




Lundi, le 8 octobre est une journée fériée au Canada. C’est l’Action de grâce. Cette fête est célébrée au Canada le deuxième lundi d’octobre. La date de cette fête n’est pas la même qu’aux États-Unis (Thanksgiving's day), mais les deux célébrations ont quand même une origine commune.

Au Canada, cette fête remonte au XVIe siècle, lors des séjours d’exploration du territoire canadien. On pense principalement à l’explorateur anglais Martin Frobisher. La première cérémonie d’Action de grâce aurait alors été célébrée en 1578  par Frobisher pour remercier Dieu de l’avoir gardé vivant durant la traversée entre l’Europe et le Canada.

À la même époque, les colons français commencèrent aussi à célébrer l’Action de grâce, en remerciant Dieu pour les récoltes. Puis, avec l’arrivée des loyalistes, des sujets britanniques venus des États-Unis après la guerre d’indépendance, la tradition s’installa un peu plus. C’est une fête liée à la fête religieuse de la moisson aussi présente en Europe. Bref, c’est la fête des récoltes.

Même si cette journée n’est pas très célébrée au Québec, elle l’est beaucoup plus au Canada-anglais. Pendant cette journée, on se réunit en famille et au menu, on mange traditionnellement de la dinde (animal que les Européens découvrent en Amérique), des patates douces, des atocas (mot autochtone pour dire canneberges) et de la tarte à la citrouille. Délicieux !