S’il y a
un sujet tabou au Canada, c’est bien celui des autochtones ou des Premières
Nations, comme on les appelle désormais. Depuis le mois de décembre, on
entend tout de même plus parler d’eux. La raison est que la chef de la
communauté d'Attawapiskat, Theresa Spence, a décidé de commencer une grève de
la faim afin d’attirer l’attention du premier ministre Stephen Harper. Elle
veut un rendez-vous avec le premier ministre et le gouverneur général dans le
but de discuter de la situation des autochtones. Son action a déclenché un
vaste mouvement d’appui au Canada qu’on connait désormais comme le mouvement Idle no more.
Le mouvement est principalement
intégré par les Autochtones, Premières Nations, Métis et Inuits, mais leur
cause attire aussi plusieurs sympathisants non autochtones qui appuient la
défense des Premières Nations et adhèrent à leurs revendications.
Qui est Theresa Spence ?
Que signifie le nom du mouvement
Idle No More?
Idle No More fait référence à la
fin d'une certaine passivité et à la volonté de se mobiliser pour agir. Il
existe plusieurs traductions de cette expression, mais la plus exacte
serait sans doute celle-ci : « Fini l'apathie! »
Que réclame le mouvement Idle no more ?
L’action
de Mme Spence s’inscrit dans cette mouvance. Mouvement encore très jeune, le
groupe dénonce tout d’abord le projet de loi omnibus C-45 qui menace des droits
garantis par traité aux Premières Nations. Ce projet de loi redéfinit la
protection des eaux navigables et modifie la façon de déterminer l'utilisation
des terres des réserves. Selon cette loi, plus que 97 lacs et
62 rivières seront désormais protégés, alors qu'il en existe des centaines de milliers au Canada.
Depuis le
mois de décembre, plusieurs manifestations pacifiques ont eu lieu pour
démontrer l’insatisfaction face aux politiques fédérales, dont un grand
rassemblement un peu partout au pays le 11 janvier dernier. Ce n’est pas la
seule action qui a été menée. Il y a eu aussi eu des perturbations du trafic,
comme des blocages de routes et de ponts. Mais ces dernières actions ne sont
pas explicitement encouragées par le mouvement.
Le
mouvement a aussi des revendications plus larges. Il cherche aussi à attirer
l'attention sur plusieurs problèmes liés aux groupes autochtones, comme la
pauvreté dans les communautés, le taux de suicide élevé, les meurtres de femmes
autochtones, la pénurie d'eau potable et le pillage des terres autochtones par
de grandes entreprises. Le cœur du problème concerne aussi le fait que le
gouvernement ne les consulte pas lorsqu'il veut modifier des lois qui
les touchent.
La réponse du gouvernement
En date
du 11 janvier dernier, le gouvernement de Stephen Harper a finalement accepté
de rencontrer les dirigeants des Premières Nations, mais étant donné que cette
rencontre ne respectait pas les demandes de la chef Spence, plusieurs
dirigeants ont décidé de boycotter la rencontre.
Pour plus
de détails : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2013/01/07/002-idle-no-more.shtml
Sur la
rencontre du 11 janvier : http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201301/12/01-4610776-rencontre-entre-harper-et-les-premieres-nations-la-suite-sera-aussi-difficile.php
et http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201301/10/01-4610203-rencontre-avec-stephen-harper-bisbille-chez-les-chefs-autochtones.php
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